STEM : OU SONT LES FEMMES ?

Et pourquoi pas moi?

Voilà la question que chaque femme devrait se poser aujourd’hui.

Alors que la culture de la parité professionnelle émerge petit à petit dans l’Hexagone, la présence des femmes dans les métiers d’ingénieures et de techniciennes reste faible, trop faible. Un souci de mixité, de stéréotypes de genres, mais surtout d’orientation.

L’orientation postbac fautive? 

Selon une enquête Ipsos sur la féminisation des métiers parue en novembre 2022, seulement 33% des filles se trouvent encouragées par leurs parents à s’orienter vers les métiers du numérique, contre 61% des garçons. Or, ils incarnent les principaux prescripteurs en matière de choix d’orientation. Si les jeunes filles n’excellent pas en mathématiques, les discours des parents et des professeurs les dirigeront vers des filières littéraires. Pourtant, la maîtrise de cette matière ne correspond pas à un critère pour envisager une carrière dans les sciences, ni choisir une filière technique ou professionnelle. Si autant de filles que de garçons choisissent la Terminale S, soit 48% d’entre elles, seulement 12% des bachelières poursuivent des études d’ingénieures.

Les entreprises recherchent des talents féminins

Agroalimentaire, secteur bancaire, chimie, transports… Le nombre de secteurs professionnels qui recherchent des diplômées ingénieures ne cessent pourtant de flamber. Les entreprises font face à une pénurie de talents dans les métiers de l’informatique ou de l’intelligence artificielle. Beaucoup d’erreurs sont commises simplement parce que la dimension femme n’est pas prise en compte dans le développement de l’intelligence artificielle. Les technologies restent pensées par et pour les hommes. Si vous dictez un message vocal à votre téléphone, il ne conjuguera pas vos propos au féminin.

La directrice d’”Elles bougent” association créée en 2005 pour susciter des vocations d’ingénieures ou techniciennes chez les jeunes filles en est persuadée: ces secteurs recherchent et ont besoin de femmes aujourd’hui. Pour la maintenance électrique, pour la cybersécurité, la recherche… Les firmes revendiquent la mixité des métiers. Avec une équipe paritaire, les études démontrent une augmentation de 25 à 50% de performance en entreprise. L’insertion professionnelle des jeunes femmes reste quasi garantie à la sortie des écoles d’ingénieurs. Selon l’Observatoire des femme ingénieures, ces dernières années 61% d’entre elles ont trouvé leur premier emploi avant la sortie de l’école.

Polytechnique : 50 ans de féminisation

De l’arrivée major au concours d’entrée d’Anne Chopinet pour la première promotion ouverte aux femmes, à la nomination de la polytechnicienne Marion Guillou (X73), à la présidence de l’X en 2008, l’école ne cesse d’encourager  les femmes à choisir le parcours de polytechnicienne. Le point noir? Le taux de féminisation du Cycle Ingénieur fluctue aujourd’hui encore entre 18 et 22%. “Nous devons franchir la barrière du dialogue avec les jeunes lycéennes qui aiment les sciences, sans jamais oser choisir cette voie pour leur avenir, souligne Marie Bresson, déléguée à la diversité de l’X. L’école vise un objectif de 30% de femmes d’ici 2026 au sein de ses cursus, ainsi que 40% de femmes en termes de recrutement d’enseignantes-chercheuses.